L'Assemblée nationale a publié son rapport parlementaire sur la Souveraineté Numérique. Dans son axe 4 : "mettre le citoyen au cœur des politiques numériques", elle propose de renforcer ses droits en créant de nouveaux et en promettant une meilleure protection.
Pour autant, elle ne propose pas d'augmenter les moyens de la politique d'inclusion numérique et elle oublie une chose essentielle : de mettre le citoyen au cœur des politiques publique.
Précisément, elle ne propose pas de le consulter ou de l'inviter à participer à ces politiques. Il n'est donc pas au cœur, mais en périphérie, écarté une fois encore de la construction de la Société Numérique.
Drôle de façon de faire de l'inclusion, drôle de démocratie...
Dans le même temps, je terminais la lecture de "The Game" d'Alessandro Baricco qui signe un essai autant éclairant que sarcastique. Endossant les rôles de géologue, archéologue et d'historien du numérique, il nous fait remonter le temps et explorer les origines et l'éclosion d'un deuxième monde (le Game).
Sans chercher à critiquer le numérique ou à l’idolâtrer, bref sans porter de jugement, il cherche tout simplement à comprendre comment nous en sommes arrivés là et ébauche quelques
réflexions pour la postérité.
Selon lui, on ne peut comprendre la Révolution Numérique si l'on oublie que les grands-parents de ceux qui l'ont menée avaient livré une guerre dans laquelle des millions d'hommes étaient
morts pour défendre une frontière.
En outre, la révolution numérique n'est pas la cause d'une révolution mentale, mais bien l'effet d'une volonté d'échapper à un siècle d'horreurs.
D'accord ou pas, il faut reconnaître que l'auteur donne des points de repères pour naviguer dans ce deuxième monde et surtout invite à ne jamais oublier de le rendre plus humaniste.
Je ne peux m'empêcher de croiser ses propos avec la politique d'inclusion numérique et le recrutement de milliers de CNFS. À vous, à moi, nous ne sommes pas des conseillers.ères, mais des médiateurs.trices entre un monde et un autre. Entre un être humain et un écran.
Nous ne sommes pas là pour juger le numérique, mais pour lui donner de l'humanité. En aidant chaque citoyen.ne à comprendre cet outil, en leur donnant la parole, nous lui donnerons du
sens. Un jour peut-être nous pourrons organiser une Convention Citoyenne sur le numérique. En attendant, nous pouvons le faire chacun à notre échelle pour redonner au peuple
toute sa souveraineté.
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